Chaque prestataire de services managés (MSP) le sait : la sauvegarde des données, c’est la base. Mais face à la multiplication des volumes et à la pression sur les temps de sauvegarde, il devient indispensable d’adopter des méthodes efficaces.
Et c’est là que la sauvegarde incrémentielle entre en scène. Moins gourmande, plus rapide, parfaitement adaptée aux environnements dynamiques : elle coche toutes les cases pour les prestataires exigeants.
Dans cet article, nous allons plonger dans les rouages de la sauvegarde incrémentielle, voir en quoi elle se distingue des autres méthodes, quand l’utiliser, et surtout, comment la mettre en œuvre de manière fluide et sécurisée dans vos services managés.
Qu’est-ce que la sauvegarde incrémentielle ?
La sauvegarde incrémentielle consiste à ne copier que les fichiers qui ont été modifiés ou créés depuis la dernière sauvegarde, qu’elle soit complète ou elle-même incrémentielle.
Elle ne reprend donc pas l’ensemble des données à chaque fois, mais uniquement ce qui a changé. Un vrai gain de temps et d’espace.
- Exemple concret : vous réalisez une sauvegarde complète le dimanche. Le lundi, une sauvegarde incrémentielle n’archivera que les fichiers modifiés ou créés depuis dimanche. Le mardi, elle ne prendra en compte que les changements depuis lundi. Et ainsi de suite.
Quels sont les avantages concrets ?
1. Gain de temps
Puisqu’elle ne copie que les données modifiées, la sauvegarde incrémentielle est bien plus rapide à exécuter que les sauvegardes complètes ou différentielles. Moins d’attente, plus de réactivité.
2. Economie de stockage
En évitant de dupliquer en boucle l’ensemble des fichiers, vous économisez de l’espace disque — localement ou dans le cloud. Un point non négligeable dans un contexte où les données explosent. Pour en apprendre plus sur les serveurs de sauvegarde : la clé pour protéger vos données comme un pro
3. Bande passante préservée
Idéal pour les environnements distribués ou les connexions limitées : moins de données à transférer signifie moins de stress sur le réseau.
Quels sont les inconvénients à garder en tête ?
1. Restauration plus complexe
Restaurer l’état le plus récent d’un système nécessite la sauvegarde complète initiale + toutes les sauvegardes incrémentielles suivantes. Cela peut allonger les délais en cas de sinistre.
2. Dépendance à la chaîne
Si une sauvegarde incrémentielle dans la chaîne est endommagée ou manquante, la restauration complète peut être compromise. D’où l’importance de tests réguliers.
Différence entre sauvegarde complète, différentielle et incrémentielle
Méthode | Données sauvegardées | Temps de sauvegarde | Facilité de restauration | Espace utilisé |
Complète | Toutes les données | Long | Très simple | Très élevé |
Différentielle | Données modifiées depuis la dernière complète | Moyen | Moyenne | Élevé |
Incrémentielle | Données modifiées depuis la dernière sauvegarde | Court | Plus complexe | Optimisé |
Découvrir les 4 types de sauvegarde pour sécuriser vos données IT.
Quand utiliser la sauvegarde incrémentielle ?
La sauvegarde incrémentielle est idéale lorsque :
- Les données évoluent souvent mais par petits volumes : vous évitez de copier 99 % de fichiers inchangés. C’est particulièrement utile pour les environnements bureautiques ou les ERP, où les modifications quotidiennes sont ciblées et limitées.
- Vous avez des fenêtres de sauvegarde réduites : par exemple, en horaires décalés, la nuit, ou avec des utilisateurs toujours actifs. Grâce à sa rapidité, l’incrémentiel permet de se glisser dans des créneaux serrés sans perturber l’activité.
- L’espace de stockage est un enjeu : en local comme en cloud, moins de volumétrie = moins de coûts. Cela rend la méthode particulièrement pertinente pour les clients avec un budget ou une infrastructure de stockage limités.
- Vous avez besoin de fréquences élevées : avec peu d’impact, vous pouvez sauvegarder toutes les heures, voire toutes les minutes. C’est une solution de choix pour les métiers où la perte de quelques minutes de données représente un vrai risque opérationnel.
Meilleures pratiques pour les prestataires de services managés (MSP)
1. Combiner incrémentiel et sauvegarde complète
Mettez en place une stratégie hybride : par exemple une sauvegarde complète hebdomadaire, puis des sauvegardes incrémentielles quotidiennes ou horaires. Cela limite la complexité lors de la restauration.
2. Planifier des tests réguliers
Sauvegarder ne suffit pas. Il faut tester les restaurations pour s’assurer que vos chaînes sont fonctionnelles. Automatisez ces tests dès que possible.
3. Surveiller les alertes
Une sauvegarde qui échoue, c’est une restauration qui pourrait ne jamais fonctionner. Assurez-vous d’être alerté à la moindre anomalie.
4. Documenter l’architecture de sauvegarde
Utilisez un outil comme IT Glue pour centraliser la documentation de vos stratégies de sauvegarde. Qui sauvegarde quoi, où, à quelle fréquence, avec quelle rétention : tout doit être clair et accessible.
Quelles solutions BeMSP utiliser pour la sauvegarde incrémentielle ?
BeMSP propose plusieurs solutions parfaitement adaptées à la mise en place de sauvegardes incrémentielles performantes, sécurisées et intégrées à l’écosystème MSP.
Datto BCDR : l’arme absolue pour une restauration rapide
Avec ses snapshots fréquents et sa capacité à restaurer instantanément depuis une appliance locale ou le cloud, Datto permet de combiner la puissance de l’incrémentiel avec la garantie d’un redémarrage en un temps record. Datto BCDR permet de sauvegarder l’ensemble des infrastructures (serveurs, etc.)
Kaseya 365 : supervision, automatisation et sauvegarde
Kaseya 365 centralise la gestion des endpoints (postes) tout en intégrant des outils de sauvegarde efficaces, y compris des mécanismes incrémentiels. Le tout dans une logique d’abonnement unifié, simple à déployer et à piloter.
Acronis : flexibilité et sécurité renforcée
Acronis offre une approche robuste, avec des options de sauvegarde incrémentielle avancées, une gestion granulaire des postes et serveurs, et un stockage hybride (local + cloud) hautement sécurisé.
Erreurs fréquentes à éviter
- Faire uniquement de l’incrémentiel sans jamais de sauvegarde complète : cela allonge la chaîne et complique les restaurations.
- Ignorer la durée de rétention : stocker des sauvegardes incrémentielles pendant des mois peut saturer vos espaces.
- Ne pas segmenter par type de données : toutes les données ne méritent pas la même fréquence de sauvegarde. Adaptez.
- Négliger la sécurité des sauvegardes : chiffrement, accès restreint, stockage hors site… la base.
Conclusion
La sauvegarde incrémentielle, ce n’est pas juste une option technique. C’est un levier stratégique pour offrir à vos clients une protection continue, rapide et économe en ressources.
Bien maîtrisée, elle permet de renforcer votre valeur ajoutée en tant que MSP, tout en vous garantissant une agilité maximale face aux incidents.
Envie de passer à la vitesse supérieure ?
FAQ
Qu’est-ce qu’une sauvegarde incrémentielle ?
C’est une sauvegarde qui ne copie que les données modifiées depuis la dernière opération de sauvegarde (complète ou incrémentielle).
Quelle est la différence entre incrémentielle et différentielle ?
La sauvegarde différentielle copie tout ce qui a changé depuis la dernière complète. L’incrémentielle ne copie que les changements depuis la dernière sauvegarde tout court, peu importe sa nature.
Est-ce risqué d’utiliser uniquement de l’incrémentiel ?
Pas si vous l’intégrez dans une stratégie mixte, avec des sauvegardes complètes régulières et des tests de restauration.
Quels outils permettent de faire de la sauvegarde incrémentielle ?
Des solutions comme Datto, Acronis, et Kaseya 365 vous offrent des fonctionnalités avancées pour gérer des sauvegardes incrémentielles fiables.