Un utilisateur à la mauvaise place, un port laissé grand ouvert… et vous voilà avec un accès non autorisé dans les pattes. Ce genre de faille ne vient pas toujours d’un pirate génial. Parfois, une erreur de configuration suffit à compromettre tout un système. Pas très rassurant, non ?
Heureusement, il existe un garde-fou redoutablement efficace : les ACL (Access Control Lists). Ces listes de contrôle d’accès vous permettent de définir, en détail, qui peut faire quoi sur votre réseau. C’est un peu le videur de boîte version numérique : si le paquet n’a pas le bon ticket (ou la bonne IP), il reste dehors.
Dans cet article, on passe en revue le fonctionnement des ACL, leurs différents types, comment les configurer proprement… et surtout comment éviter les erreurs classiques qui transforment une bonne idée en faille béante.
Qu'est-ce qu'une ACL (Access Control List) ?
Une Access Control List (ACL) est un ensemble structuré de règles appliquées à un périphérique réseau (comme un routeur ou un switch), ou à un système de fichiers. Elle sert à définir quels flux sont autorisés ou interdits, selon plusieurs critères :
- Adresse IP source ou destination
- Port source ou port de destination
- Protocole réseau (TCP, UDP, ICMP...)
Chaque règle (appelée entrée de contrôle d’accès) s’applique à un type de trafic précis. Le traitement est séquentiel : dès qu’un paquet correspond à une règle, l’action (autoriser ou refuser) est exécutée. Si aucune règle ne correspond, c’est le refus implicite qui s’applique par défaut.
Les ACL permettent ainsi de :
- Filtrer le trafic en bloquant les flux indésirables à l’entrée ou à la sortie.
- Contrôler les accès aux ressources critiques ou sensibles.
- Renforcer la sécurité globale en limitant les surfaces d’attaque.
Les deux grands types d’ACL
ACL standard
Les ACL standards sont les plus simples à comprendre et à déployer. Elles filtrent uniquement sur l’adresse IP source, ce qui limite leur usage à des scénarios relativement basiques.
Par exemple, vous pouvez bloquer l’accès d’un poste utilisateur précis ou interdire un segment réseau entier d’accéder à certains équipements.
- Avantage : elles sont faciles à configurer, idéales pour les premières étapes de sécurisation.
- Inconvénient : leur portée est limitée, car elles n’autorisent pas le contrôle sur les ports ou les protocoles utilisés.
ACL étendue
Les ACL étendues, elles, permettent une gestion beaucoup plus fine. Elles combinent plusieurs critères dans une seule règle :
- Adresse IP source et destination
- Ports TCP ou UDP
- Type de protocole (HTTP, SMTP, ICMP, comme on le ferait dans la configuration d’un pare-feu Linux)
Cela vous permet, par exemple, de bloquer uniquement le trafic SMTP sortant d’un poste, tout en autorisant les connexions HTTP.
Les ACL étendues sont particulièrement utiles dans les environnements multi-utilisateurs, les infrastructures critiques ou lorsque vous devez isoler des applications précises.
À privilégier pour les flux complexes, les services sensibles (comme les accès à distance via RDP) ou les environnements à forte segmentation réseau.
Comment fonctionne une Access Control List sur un réseau ?
Dès qu’un paquet traverse un équipement réseau configuré avec une ACL, les règles sont évaluées dans l’ordre. Si une règle correspond, elle s’applique immédiatement (autorisation ou refus), et les suivantes sont ignorées.
Ce fonctionnement implique deux bonnes pratiques :
- L’ordre des règles est vital : une mauvaise hiérarchisation peut laisser passer un paquet qu’on voulait bloquer.
- Il y a toujours une règle implicite de refus à la fin de la liste. Si un trafic ne correspond à rien, il est bloqué par défaut.
Mettre en œuvre une ACL : les étapes clés
La mise en place d’une ACL ne s’improvise pas. Voici les étapes recommandées :
- Analyser les besoins : quelles ressources protéger ? Quels flux autoriser notamment en lien avec la gestion des adresses via DHCP ?
- Choisir le bon type d’ACL : standard ou étendue, selon la précision nécessaire.
- Définir les règles : adresse IP, port, protocole, action (allow/deny).
- Appliquer l’ACL : sur l’interface réseau appropriée (entrée ou sortie).
- Vérifier le comportement : tester les règles et corriger si besoin.
Bonnes pratiques pour des ACL efficaces
- Documentez vos règles : gardez une trace claire de chaque entrée.
- Utilisez des commentaires : chaque règle doit avoir une justification.
- Testez dans un environnement de préproduction pour éviter les interruptions.
- Révisez régulièrement : le réseau évolue, les règles aussi !
Intégrer les ACL dans une stratégie globale
Mettre en place des ACL, ce n’est pas juste écrire quelques règles dans un terminal Cisco. Il s’agit d’une stratégie de contrôle d’accès, qui doit s’inscrire dans une politique de sécurité cohérente, centralisée et évolutive.
Pour une gestion consolidée des ACL, de la conformité et des politiques d’accès, Kaseya 365 propose des outils intégrés pour tout surveiller, tout tracer, et tout piloter depuis un seul cockpit.
Conclusion
ACL (Access Control List) ne rime pas seulement avec filtrage : c’est une brique fondamentale de la cybersécurité.
Bien configurées, les listes de contrôle d’accès permettent de gérer les permissions au plus près, d’éviter les surprises, et de bâtir un réseau robuste et bien cloisonné.
En comprenant leur fonctionnement et en les intégrant dans vos processus, vous renforcez non seulement la sécurité de votre architecture, mais vous gagnez aussi en sérénité.
FAQ
Quel est le rôle des ACL ?
Les ACL déterminent quels utilisateurs ou quels types de trafic peuvent accéder à des ressources spécifiques, en renforçant ainsi la sécurité du réseau.
Qu'est-ce qu'une règle ACL ?
Une règle ACL (ou ACE) est une instruction définissant si un trafic réseau donné doit être autorisé ou bloqué, selon des critères comme l’adresse IP, le port ou le protocole.
Quelle est la différence entre ACL et ACE ?
Une ACL est la liste complète de contrôle d’accès. Une ACE (Access Control Entry) est une règle individuelle dans cette liste.
Que signifie ACL en informatique ?
ACL signifie Access Control List, un mécanisme permettant de définir précisément qui peut accéder à quoi dans un réseau ou un système.
Pourquoi a-t-on besoin d'ACL dans un réseau ?
Elles permettent de limiter les accès aux seules ressources nécessaires, réduisant ainsi les risques d’intrusion, de fuites de données ou de mauvaise manipulation.
Comment fonctionne le système de contrôle d'accès ?
Il examine chaque paquet réseau en le comparant aux règles ACL configurées. Selon la correspondance, le paquet est autorisé ou bloqué.




